Ce soir je dînais avec une amie très chère. Après avoir échangé sur nos vies respectives, quarantenaires aux prises avec les difficultés inhérentes aux multiples rôles que nous devons endosser en tant que femmes, mères, et compagnes, nous en sommes nécessairement arrivées à la question qui nous taraude tous… tôt ou tard.

 

Quel espace nous reste-t-il pour nous accomplir, au carrefour entre ces multiples rôles assignés par notre éducation, la société, ce qui est attendu de nous ?

Comment se réapproprier cette liberté, aussi ténue soit-elle ? Et surtout, comment s’autoriser à déplaire, à sortir des chemins balisés, pour enfin vivre en paix avec nous-mêmes, en toute authenticité ?

 

Cette question ne se pose certainement pas seulement chez la femme. Je reçois en ce moment nombre d’hommes qui se sentent perdus, déboussolés par la multiplicité et la contradiction des attentes à leur endroit.

 

Quelle place la société laisse-t-elle à l’expression la plus vraie de qui nous sommes vraiment ? Quel courage faut-il pour surmonter ses peurs, aller contre le courant dominant, se mettre en porte-à-faux par rapport au discours sécuritaire ambiant…

 

Quel courage que de s’écouter vraiment, que de tendre l’oreille vers cette petite voix, qui malgré qu’elle ait été étouffée par les injonctions « il ne faut pas.. » « tu dois… » « ça ne se fait pas… » «tu es fou ! Tu es folle ! Reviens sur terre.. » continue envers et contre tout, à entonner doucement et inlassablement son refrain.

 

Cette petite voix, elle nous dit : « Tu es plus que cela» « tu as de la valeur » « Fais-toi confiance.. » « Ose ! »

 

Au fond, quel est le risque de s’écouter vraiment ?

La peur de l’échec ?

La peur de manquer d’argent ?

La peur de quitter des habitudes, qui, si elles ne nous satisfont pas, ont le mérite de nous rassurer ?

La peur de déplaire, d’être moins aimé par nos proches ?

La peur de ne pas correspondre aux standards ?

 

… La peur de réussir ?

 

Ces peurs n’existent que par la place que nous leur accordons dans nos pensées. La peur est l’appréhension d’un futur hypothétique qui n’existera sans doute jamais.

 

Demandons-nous plutôt : quel bénéfice secondaire gagnons-nous à ne pas nous écouter ? Et si nous vivions dès aujourd’hui, plutôt que de survivre demain ? Le jeu en vaut la chandelle, et au moins, cette vie aura été pleinement vécue, sans aucun regret.

 

A bientôt, ici ou ailleurs !

 

xxx

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