Un article court, spontané, inspiré par mon utilisation quotidienne du MBTI (Myers Briggs Typology Indicator). Dans ce test de personnalité, on parle de T “thinking” versus F “feeling”.

Les rationnels (guidés par leur dimension “thinking” T) vont se baser sur des faits, la logique, les connaissances techniques, scientifiques pour appuyer leurs raisonnements.

Les émotionnels (guidés par leur dimension “feeling” F) vont colorer leur monde de leurs affects, aussi mouvants que la perception qu’ils ont de l’instant.

 

Souvent, les uns et les autres ont tendance à vouloir s’opposer, comme si une vision du monde devait prévaloir sur l’autre, comme si les deux angles de vue étaient incompatibles. Je vois cela sans cesse : dans les familles qui transmettent le message que le parcours académique, « critique », scientifique, est le seul valable, par exemple. Dans le courant New Age qui discrédite souvent les sciences dites « dures » parce qu’elles sembleraient exclure de facto l’humanisme (la question de la vaccination en est un bel exemple). Les questions de société, politiques, écologiques, économiques, etc, sont perpétuellement l’endroit où ces visions du monde s’entrechoquent. Le résultat en est, au mieux, le mépris d’un groupe sur l’autre, au pire, une incapacité radicale à faire évoluer la société, tout occupés que nous sommes à régler nos comptes entre cerveaux gauches et cerveaux droits (alors que les recherches actuelles invalident précisément cette pseudo distinction anatomique). Pourrait-on s’entendre, voire s’écouter, pour abolir cette dualité qui n’a rien, mais alors rien, de positif, de salutaire, de constructif pour ce monde qui va mal ?

 

Je parlais du MBTI parce que les dimensions émotionnelles et rationnelles y sont abordées, comme étant des modalités essentielles de prise de décision. Sans surprise, j’appartiens au premier groupe. J’ai longtemps ressenti de la résistance envers le second, et les circonstances font que je suis amenée à m’y intéresser. Pas simple pour moi de changer ma perception, tant je suis malmenée dans mes croyances.

Mais je crois sincèrement que tant que la dualité existera entre rationnels « durs » et émotionnels « bisounours », elle ne pourra que nourrir toujours plus nos frustrations intimes, et imprégner encore davantage toutes les grandes questions de société d’aujourd’hui, qui requièrent bien plus, vu l’urgence, que des joutes verbales stériles qui ne visent qu’à savoir qui détient la vérité… vérité qui est sensée porter sur une réalité « objective ». Or celle-ci n’existe pas, jamais, pour personne.

 

A bientôt,

 

Ici ou ailleurs 🙂

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