Bonsoir bonsoir !

Je me sens enfin prête à vous livrer le fruit de mes cogitations. Je n’aurais pas pu le faire plus tôt car j’ai récemment vécu – et je vis toujours – des événements désagréables qui viennent, comme par magie, nourrir ma réflexion. Une vague de petites ou grandes contrariétés que j’ai prise de plein fouet, puissante, inattendue, et déstabilisante, alors que j’étais tout absorbée par la beauté de l’horizon.

Je n’y étais pas préparée.

 

Mon horizon à moi, était de créer mon activité. Cet objectif a vu le jour voici quelques années maintenant, d’abord timidement. Puis il a pris tout l’espace. Plus moyen de me mentir : j’avais trouvé LE job qui me plaisait vraiment. En témoignait la relative aisance avec laquelle je le pratiquais et le retour favorable des gens que j’accompagnais : c’est mon idée du job idéal, parfait pour moi… celui qui, en vous rendant heureux, rend heureux les gens autour de vous.

Mais voilà. Le rêve s’est retrouvé très vite bridé par la réalité.

 

Ce dernier article de la série « je veux un job parfait pour moi » ne peut pas être une liste de « to do ». ça ne fonctionne pas comme ça. Parce que dans la vraie vie, il existe une série d’éléments que vous ne pouvez pas maitriser. Et ces éléments parfois se déchainent contre vous.. en tout cas en apparence. Car ils peuvent ensuite s’avérer un inestimable trésor.

Dans la théorie de la bonne formulation d’objectifs, vous devez avoir un but vérifiable, mesurable (le fameux objectif SMART qu’on nous sert à toutes les sauces, jusqu’à l’écoeurement, dans les entreprises) . Ensuite, vous interroger : l’atteinte de cet objectif peut engendrer quels problèmes ? Non seulement pour vous, mais aussi pour pour votre entourage, il y a un prix à payer, si vous l’atteignez. Mais aussi, si vous ne l’atteignez pas. Lequel des deux sera le moins coûteux ?

S’imaginer ayant atteint l’objectif constitue un ancrage positif puissant. Où, avec qui serez-vous une fois cet objectif atteint ?

Quels sont les obstacles qui pourraient vous empêcher de l’atteindre ?

Quelles sont les ressources dont vous disposez pour l’atteindre, et quel sera votre plan d’action, et surtout votre premier pas vers cet objectif ?

 

Voilà l’énumération des questions à se poser quand on veut se donner les moyens d’atteindre efficacement son objectif.… mais tout cela est bien abstrait, et l’intérêt est de confronter cette liste au réel. A la vraie vie. Quand il faut manger, faire manger sa famille. Quand le temps semble nous échapper. Quand on est mal renseigné. Quand le matériel nous lâche. Quand notre entourage nous plombe. Quand on est fatigué. Quand on est un être humain.

 

Après avoir défini ce qu’on veut vraiment, avoir clarifié en quoi c’est important pour soi, il faut mettre tout ça en forme. Se fixer un objectif mesurable et vérifiable, quand on veut un job parfait pour soi, n’est pas forcément l’étape la plus difficile. Ce pourrait être, par exemple : dans un an, je veux vivre de mes activités en tant qu’indépendant.

C’est la suite qui se corse… voici quelques exemples courants.

 

  • Cela veut dire, quitter un job qui ne vous convient plus, avec les complications que cela peut engendrer dans un système où vous quittez un emploi « dit » convenable. Peu importe que l’ambiance soit délétère, les valeurs de l’organisation non alignées avec les vôtres, ou le contraire. Peu importe que vous vous essoufliez. Peu importe. Vous êtes tenu de vous adapter au système, pas l’inverse. Si vous choisissez de retrouver votre libre arbitre, sachez qu’on ne vous déroulera pas le tapis rouge.

 

  • Quand vous quittez un emploi et que vous savez vers quoi vous voulez vous diriger, vous pouvez utiliser la méthode raisonnable. Vous installer comme indépendant complémentaire et attendre patiemment que vos rentrées et votre succès balbutiant vous permettent un jour de quitter « proprement » votre emploi convenable. Mais il arrive pourtant qu’on n’en puisse plus du tout. Partir parce qu’on tient à sa peau, à son intégrité morale, voire physique.

 

  • La question de l’écologie, ici, est complexe. Vous confrontez votre homéostasie avec celle du système dans lequel vous évoluez. Votre écologie interne se fracasse contre l’écologie de la structure dans laquelle vous travaillez. Vous devez choisir. Et se choisir, c’est forcément bousculer un équilibre, même toxique. Vous risquez d’en payer le prix. Mon propos n’est pas de vous décourager. Mais savoir ce qui vous attend permet d’éviter certaines désillusions. La clé : si vous sentez que vous êtes prêt à traverser la tempête parce que le beau ciel bleu, derrière elle, vous rend déjà heureux, n’hésitez pas une seconde.

 

  • Jouez avec votre imaginaire… où serez-vous, quand le ciel sera dégagé, avec qui ? Comment se dérouleront vos journées ? Concrètement, que vous voyez-vous faire ? Cette idée vous remplit-elle de joie dès aujourd’hui ? Si non, faites marche arrière … vous n’êtes pas prêt. Et ce n’est pas grave. Si oui, laissez-vous embrasser par cet enthousiasme qui vous submerge. Ressentez pleinement ces émotions positives. Au besoin, notez-les. Et revenez-y quand les temps seront difficiles.

 

  • Des obstacles, vous en rencontrerez. Vous ne toucherez peut-être pas beaucoup d’argent au début. Vous vous sentirez seul. Vous douterez, souvent. Vous aurez peut-être du mal à vous y retrouver, dans ce dédale invraisemblable qui attend bon nombre d’auto entrepreneurs ou de candidats à la reconversion : quel statut adopter ? Trouver un autre emploi salarié dans un secteur plus proche de vos aspirations, ou vous lancer sans filet ? Quelles aides demander ? Et auprès de qui ? Des questions triviales mais primordiales, qui touchent à la survie (ceci dit, dans notre société, nous sommes biberonnés à la peur. Or nous ne risquons pas grand chose, objectivement.).

 

  • Il vous faudra beaucoup de patience et de confiance. Des tonnes de courage. La réalité est brutale et vous confronte sans cesse à vos limites… mais paradoxalement, vous vous découvrez des ressources insoupçonnées. Au fil des mois, votre rêve prend forme, timidement mais sûrement. Et c’est un cercle vertueux.. tout-à-fait paradoxal. Plus c’est difficile, plus vous prenez conscience que votre job, d’idéal, est devenu réaliste. Non plus seulement réaliste, mais à votre portée. Et les obstacles qui ont émaillé votre parcours vous ont étrangement permis de développer les ultimes capacités, compétences et nouvelles croyances qui vous manquaient encore, pour plonger la tête la première dans une nouvelle vie, plus belle, plus joyeuse, plus vibrante… une vie à votre mesure. Vous n’êtes plus tout-à-fait le même… car maintenant, vous êtes enfin VOUS.

 

« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques uns. »

Jacques Brel

 

A bientôt, ici ou ailleurs !

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