Cela fait des années que je suis irrésistiblement attirée par les émissions basées sur le concept d’ « avant-après ». Que ce soit le home staging, la déco, les vêtements, le maquillage, le rangement, l’éducation des enfants, j’adore ce genre de programme (et pourtant je n’ai plus la télé depuis un bail, vive internet).

Je suis en pleine lecture du livre de Marie Kondo, La Magie du rangement. Au gré des pages, j’ai regardé quelques vidéos de son travail, en situation réelle.

Et là, comme pour le reste, la magie opère.

 

Je me suis demandée pourquoi j’étais si fascinée par ces transformations. Je pense que c’est précisément parce que, si elles sont télégéniques, elles sont souvent plus profondes qu’il n’y paraît au premier abord.

 

Je pense à cette femme qui s’est oubliée depuis si longtemps, qu’elle ne se regarde plus dans le miroir, qui ne sait plus qu’elle a un corps, et dont le charme affleure encore juste un peu à la surface, comme une promesse.

 

Je pense à cet homme, si peu à l’aise dans sa vie, craignant tellement de manquer, qu’il laisse sa maison s’encombrer d’objets plus inutiles les uns que les autres, se réduisant à cuisiner sur un bord de table, le reste étant recouvert d’une couche épaisse de trucs juste « au cas où ».

 

Je pense à cette famille, polluée par le stress, qui malmène ses enfants à coup de « dépêche-toi », de cris et de violence larvée, enfants qui n’ont d’autre choix, pour se faire entendre, que d’exprimer leur tristesse par la désobéissance.

 

Je pense à cet ado au comportement à risque, qui ne parvient pas à trouver sa place dans la société et qui se sabote systématiquement en loupant ses rendez-vous de stage.

 

Les uns et les autres, sont tous touchés par la grâce quand ils sont reconnus dans leur tristesse, leur souffrance, et que quelqu’un les aide à soigner, panser leur allure, leur lieu de vie, leurs relations. Peu importe la technique, peu importe la démarche: ils voient leur vie gagner en fluidité. Ils se sentent légers, empreints de gratitude, et n’ont qu’une envie : reprendre leur vie en main. J’adore voir ces personnes s’épanouir de la sorte !

Or, cela a commencé par une action, la première et la plus importante : oser demander de l’aide. La peur de se sentir redevables, la honte de montrer ses failles nous en empêche. Pourtant, il faut ne pas avoir froid aux yeux pour faire une telle démarche.

Ce n’est pas se poser en victime, mais c’est commencer à prendre ses responsabilités.

Oser s’en remettre à l’autre pour renaître à soi est une sacrée preuve de courage et d’humilité !

 

Notre société nous enjoint bien trop souvent à nous débrouiller seuls, et quand nous traversons des crises de vie, les regards désapprobateurs aggravent encore notre mauvaise estime de nous-mêmes. Je me prends à imaginer ce que serait notre monde si nous pouvions offrir et demander de l’aide de façon désintéressée, sans crainte du jugement, ou de tomber dans des jeux de pouvoir. Nous avons tous un talent qui peut guérir, nous avons tous besoin d’être guéris… c’est ça, la valse de la vie, et c’est parfaitement chorégraphié, pour peu qu’on accepte d’entrer dans la danse !

 

A bientôt, ici ou ailleurs 🙂

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